L’avènement des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la
communication) fondées sur l’internet a complètement bouleversé l’univers
médical, notamment en matière de diagnostic et de traitement en les rendant plus
précis et efficaces. Malheureusement ces progrès technologiques se sont opérés
au détriment de la relation médecin malade et de la bonne pratique médicale
(faite d’écoute, de dialogue et d’examen clinique).
Il ne faut pas confondre l’éthique médicale à l’humanisme médical qui se
propose en plus d’être une démarche de bientraitance: en fait, l’humanisme
médical est une pratique de la médecine et des soins absolument respectueuse à
tous égards de la personne humaine dans toutes ses dimensions, tant physique
que métaphysique; il ne devrait pas être une vertu qui se superposerait a la
pratique médicale mais il doit lui être consubstantiel afin de préserver vivante,
féconde et efficiente la relation patient-soignant.
Aujourd’hui, nous assistons impuissants à la déconsidération de la
symbolique du médecin du fait de la reconnaissance somme toute légitime des
droits du malade au détriment des droits du médecin à la considération des
patients. Ainsi à l’ancien postulat sacré « confiance mutuelle » qui sous tendait
la relation soignant-soigné s’est substituée la « méfiance réciproque », voire
«l’agressivité réciproque ».
Les facteurs dégradants de l’humanisme médical sont multiples dont
- Les facteurs sociétaux
L’acte médical est considéré aujourd’hui comme une activité commerciale, et
l’hôpital comme une entreprise cette vision à complètement érodé la nécessaire
confiance singulière entre médecin et malade. - Le coût de la santé
En réduisant les durées des séjours hospitaliers du fait des contraintes
budgétaires, le temps réservé au dialogue entre malade et praticien a
drastiquement diminué. - La réduction du temps médical
L’agenda trop chargé des médecins souvent partagés entre les charges
d’administration, d’enseignement et des soins, laisse peu de place au face à face
combien bénéfique soignant- soigné, véritable terreau de l’expression de l’humanisme médical. - La communication internet
Par sa fulgurante expansion et consommation, internet à contribué, en
diffusant des informations mal comprises, à briser l’impérieuse relation de
confiance entre médecin et patient et à instaurer une relation de défiance
mutuelle la consultation s’est transformée en « débats scientifiques » entre un
professionnel de la santé et un « néophyte censeur » des soins mal outillé.
Ces nombreux obstacles à la pratique de l’humanisme médical devraient
interpeller tous les soignants à revenir aux fondamentaux de la médecine qui est
avant tout une discipline des sciences humaines.
La sélection et la formation des futurs médecins, le contour des
enseignements devraient intégrer la dimension humaine de la profession médicale.
Le Médecin d’aujourd’ hui, mieux, celui de demain devrait toujours revenir à la boussole originelle de cette noble profession, à savoir un humanisme
constant dans sa manière d’être et de faire, compatible avec les prodigieux progrès technologiques