La parole du malade est un véritable outil diagnostic parfois négligé par les soignants ; vecteur efficace de l’autonomie du patient, l’écoute active de ce dernier favorise une saine relation médecin-malade et l’accès au sens même de la maladie : l’attitude de l’écoutant conditionne la qualité du discours du patient. En fait, l’écoute active est la capacité pour l’écoutant d’observer un silence tranquille et incitatif en maintenant un échange visuel, sans couper la parole au patient, en faisant des accusés de réception verbaux ou non (regard, geste de main ou onomatopées) : en définitive, l’écoute active est la capacité de l’écoutant à rester centré sur le patient.
L’aidant devrait créer une atmosphère dénouée de crainte, mettant en exergue les conditions d’attitudes ci- après :
- Le cadre: Le désir réel et sincère d’aider l’autre et le lui faire savoir.
- La congruence: La capacité de l’aidant de s’affirmer, tout en se rétractant mais toujours centré sur l’autre.
- La considération positive inconditionnelle: La capacité de l’aidant à ne pas juger l’autre mais de le laisser responsable de ses actes et paroles.
- L’empathie: L’aptitude de l’aidant à ressentir et comprendre les choses comme l’autre.
- La perception par le patient des attitudes de l’aidant en l’amenant astucieusement à les apprécier.
En fin de compte, la parole du malade est sacrée : elle doit être stimulée, encouragée et coutée.
L’écoute active constitue l’unique porte d’entrée obligée dans le long processus de la prise en charge des malades ; elle s’impose comme la clé de lecture idoine de la relation soignant-malade
En fin de compte, être médecin, infirmier c’est soigner les malades par l’écoute, la compassion et….. un peu de drogues (médicaments).
Dr Rodolphe FONKOUA